Conférence sur les matériaux biosourcés du 10 Février 2022
Bonjour à tous,
Suite à la conférence du 10 Février 2022 sur les matériaux biosourcés dans le bâtiment, vous trouverez sur cette page diverses informations sur les matériaux biosourcés notamment des études et des guides pouvant vous aider dans votre projet de construction ou de rénovation.
Vous pouvez retrouver les présentations de la conférence ci-dessous :
Qu'est-ce que les matériaux biosourcés ?
Les matériaux biosourcés sont issus de la matière organique renouvelable (biomasse), d’origine végétale ou animale. Ils peuvent être utilisés comme matière première dans des produits de construction et de décoration, de mobilier fixe et comme matériau de construction dans un bâtiment (cf. arrêté du 19 décembre 2012 relatif au contenu et aux conditions d’attribution du label bâtiment biosourcé).
La nature de ces matériaux est multiple : bois, chanvre, paille, ouate de cellulose, textiles recyclés, balles de céréales, miscanthus, liège, lin, chaume, herbe de prairie, etc. Leurs applications le sont tout autant dans le domaine du bâtiment et de la construction : structure, isolants, mortiers et bétons, matériaux composites plastiques ou encore dans la chimie du bâtiment (peinture, colles…).
Grâce à leur déphasage thermique et à leurs propriétés respirantes, les matériaux biosourcés et géosourcés présentent des performances reconnues tant sur le plan de l’isolation thermique que sur celui du confort hygrométrique. Leurs capacités d’insonorisation constituent un atout technique supplémentaire garantissant une bonne qualité de vie pour les habitants. Les filières développent, avec le soutien actif de l’État, des essais de caractérisation dans les domaines de la thermique, de l’acoustique mais aussi de la résistance au feu, de la résistance aux champignons ou aux nuisibles afin de lever tous les préjugés qui peuvent encore peser sur ces matériaux.
La loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte a confirmé l’intérêt d’utiliser ces matériaux dans le secteur du bâtiment. L’article 5 précise notamment que « l’utilisation des matériaux biosourcés concourt significativement au stockage de carbone atmosphérique et à la préservation des ressources naturelles » et « qu’elle est encouragée par les pouvoirs publics lors de la construction ou de la rénovation des bâtiments ».
Source : www.ecologie.gouv.fr
Trouver divers documents sur les matériaux biosourcés :
Contexte et enjeux : La nouvelle réglementation environnementale - RE2020
La nouvelle réglementation environnementale - RE2020 - entrera progressivement en vigueur à partir de l'été 2021. Elle concernera les bâtiments neufs, en commençant par les logements individuels et collectifs, les bureaux et les bâtiments scolaires. Une règlementation qui cible la décarbonation du secteur de la construction en mettant en avant l'utilisation des matériaux biosourcés.
Les matériaux biosourcés présentent des caractéristiques qui facilitent l’atteinte de ces buts.
La valorisation du stockage carbone est à prendre en compte dans la RE2020. La durée de vie considérée des matériaux est de 50 ans. Il faudrait donc voir les caractéristiques des matériaux, non seulement lors de leur utilisation mais aussi au fil du temps. L’analyse du cycle de vie (ACV) et la perméance sont deux indicateurs qui permettront de faire le bon choix de matériaux en vue de la performance énergétique entre autres.
L'utilisation des matériaux biosourcés dans le bâtiment à plusieurs avantages :
Matériaux renouvelables et écologiques : ce sont des matériaux qui ont un impact positif sur l’environnement, car ils stockent le carbone présent dans l’air. Ils participent activement à la diminution des gaz à effet de serre et subissent moins de traitements chimiques. En plus d’être généralement vendus en circuits cours et locaux, les biomatériaux sont moins polluants pour la planète.
Demande en hausse des consommateurs : il y a une vraie demande de la part des foyers concernant les matériaux biosourcés. Lors de la construction d’une maison, c’est donc un avantage compétitif de proposer des constructions respectueuses de la santé des habitants, mais aussi de l’environnement. On enregistre une croissance de la demande de près de 10 % en 4 ans !
Régulateurs thermiques et hygrométriques : un matériau biosourcé jouera naturellement le rôle de régulateur de température et d’humidité. L’isolation offerte est meilleure, de même que la ventilation. Le confort du logement est donc supérieur, avec des économies d’énergie à la clé en été comme en hiver.
Simplicité des techniques : contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, l’utilisation de matériaux biosourcés n’impacte pas la manière de travailler sur les chantiers de construction, à de rares exceptions près. Les techniques utilisées par les artisans sont les mêmes dans la plupart des cas.
Certification avantageuse : les certifications comme Acermi ou NaturePlus permettent d’obtenir un bonus de constructibilité pour un chantier neuf ou une extension, avec un dépassement des règles de constructibilité de 30 % accordé. Il faut se renseigner auprès de la mairie et mentionner ce bonus dans le Plan Local d’Urbanisme.
Les matériaux biosourcés dans la commande publique
La direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature (DGALN) a fait paraître un guide pratique à destination des acheteurs publics afin de faciliter la prise en compte des matériaux biosourcés dans leurs marchés de travaux.
En mars 2020, Envirobat BDM, a réalisé un guide portant sur les matériaux biosourcés dans la commande publique. « L’objet du guide est de partager des expériences initiées par les différents territoires en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, relatives à la transition énergétique et environnementale. Il doit permettre d’inspirer la maîtrise d’ouvrage publique qui hésite à s’inscrire dans des opérations de réhabilitation et de construction privilégiant des matériaux à faible impact carbone et à haute performance environnementale ».
L’usage des matériaux de construction biosourcés dans les bâtiments publics est encouragé par l’article L228-4 du code de l’environnement :
« La commande publique tient compte notamment de la performance environnementale des produits, en particulier de leur caractère biosourcé. Dans le domaine de la construction ou de la rénovation de bâtiments, elle prend en compte les exigences de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et de stockage du carbone et veille au recours à des matériaux issus des ressources renouvelables ».
Ce guide répond ainsi à une question régulière des acheteurs : "L'exigence de matériaux de construction biosourcés va-t-elle à l'encontre des règles de la commande publique ?" Aucune disposition du code de la commande publique n’entrave une maîtrise d’ouvrage publique à recourir aux matériaux de construction biosourcés dans la limite des principes fondamentaux le régissant.
Vous pouvez retrouver ces documents ci-dessous :
Les différents matériaux biosourcés dans le bâtiment
Il existe différents types de matériaux biosourcés :
- Sylviculture (bois et dérivés)
- Agricole (chanvre, paille, lin, laine de mouton…)
- Recyclage (papier et carton recyclé)
Voici la liste des matériaux biosourcés principalement utilisés sur les chantiers de construction/rénovation :
Le bois : idéal pour la mise en œuvre d’une structure, il offre d’excellentes performances thermiques et acoustiques. Renouvelable et confortable en été, il peut être utilisé pour le plancher, en isolation ou encore pour les combles.
Le liège : réalisé à partir de chêne-liège ou de bouchons recyclés, ce matériau biodégradable est sans additif et imputrescible. Avec une bonne réaction au feu, il propose de bonnes performances thermiques et acoustiques, comme le bois. C’est l’un des seuls matériaux biosourcés qui peut servir à l’isolation des planchers.
La paille : très économique, cet écomatériau ne nécessite aucun traitement et s’installe facilement. La paille est idéale pour revêtement de façade et une isolation thermique intérieure ou extérieure.
Le lin ou la laine de mouton : ces matériaux biosourcés sont généralement transformés en panneaux d’isolation semi-rigide.
Le chanvre : cette plante régule l’humidité, avec une bonne réponse face au feu. Avec de bonnes performances thermiques et acoustiques, le chanvre est parfait pour l’isolation des combles, des murs ou des rampants de toiture. On peut également le transformer en béton de chanvre pour créer des murs porteurs.
Le papier ou le carton à base de bois : recyclables, ces matériaux sont économiques et parfaits pour isoler des combles.
La ouate de cellulose : issue des journaux recyclés, sa production nécessite peu d’énergie pour d’excellentes performances d’isolation. Elle doit subir un traitement chimique pour résister aux incendies, et s’utilise principalement sous forme de plaques pour les combles perdus, les murs ou les planchers.
Le textile recyclé : les vêtements sont défibrés, mélangés et thermoliés. Sans poussière, cet écomatériau sert à l’isolation des murs, des combles perdus et des rampants de toiture.
Vous trouverez ci-dessous différents guides sur les matériaux biosourcés :