Les Escartons

La période précédent les Escartons

Au moment où l’histoire des Escartons commence, en 1343, cette contrée contient 7 200 foyers, soit 30 à 40 000 habitants, répartis sur une cinquantaine de communautés villageoises autour de Briançon.

Dans ces lieux inhospitaliers, difficilement gouvernables par un pouvoir central, les municipalités avaient peu à peu pris le pas sur les féodaux. Les Briançonnais bénéficiaient donc depuis environ 1240, de très nombreux privilèges et franchises, issus d’un accord passé alors avec le Dauphin. Dés cette époque les communautés obtinrent de nombreux droits: gestion de l’eau, gestion des pâturages, etc…

Tous les ans, à la Chandeleur (le 2 février), les chefs de famille du village se réunissaient pour désigner leur « consul ». Celui qui avait le plus de voix était désigné, quelquefois à son corps défendant. Mais il ne pouvait refuser. Il devait même déposer une caution de 200 écus, restitués avec intérêt à son départ, car il était responsable sur ses deniers du recouvrement de l’impôt et de l’excédent des dépenses sur le budget prévisionnel. Il disposait de pouvoirs étendus et ses décisions étaient rarement critiquées. Le consul était désigné pour un an seulement.

Les Briançonnais durent craindre que leur passage sous la couronne de France ne les prive de leurs privilèges. Redoutant cette cession, ils profitent qu’Humbert II est financièrement aux abois pour lui proposer d’acheter leur affranchissement.

Le début des Escartons:

La transaction fut signé à Beauvoir le 29 mai 1343, en présence de nombreux dignitaires, comme l’évêque de Grenoble. Celui-ci est établi en latin par le notaire Guigues Froment sur deux grandes peaux de mouton réunies. Le Dauphin Humbert II accorda aux 18 représentants des communautés du Briançonnais des avantages économiques et fiscaux en échange de 12000 florins d’or et une rente annuelle de 4000 ducats. Ce document connu sous le nom de Grande Charte des Escartons est toujours conservé à la mairie de Briançon. Les libertés accordées furent confirmées par tous les rois de France jusqu’au traité d’Utrecht.